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Evangile selon St Jean

Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture,
pour t’emmener AILLEURS, là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu.
Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

 

Cette ceinture a été mise en lien avec celle du Christ dans le livre de l'Apocalypse :  
Je me retournai pour regarder quelle était cette voix qui me parlait.
M’étant retourné, j’ai vu sept chandeliers d’or, et au milieu des chandeliers un être qui semblait un Fils d’homme,
revêtu d’une longue tunique, une ceinture d’or à hauteur de poitrine.  
 

Le Christ s'est laissé conduire, par l'Esprit, dans la Volonté du Père.
La ceinture d'or est le signe de son obéissance sans condition à l'appel des 7 dons de l'Esprit.

 

Première Lecture

L'Esprit de sagesse

En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice.
C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur.

 

Lorsque l’on s’engage sur la voie du Christ, vite s’ouvre le désir de voir avec les yeux de Dieu, d’entendre avec les oreilles de Dieu.

Parfois, comme vous tous, je vois les choses selon ce qui me plaît ou selon l’état de mon cœur, avec de l’amour ou avec de la haine, avec de l’envie… Et une petite voix intérieure me dit que ce n’est pas forcément la manière de voir selon le regard de Dieu.

L’Esprit-Saint, par le don de sagesse, nous conduit « AILLEURS », dans une communion de ressemblance qui consiste à voir avec les yeux de Dieu, à entendre avec les oreilles de Dieu, à aimer avec le cœur de Dieu, à juger les choses avec le jugement de Dieu.
La ceinture de Sagesse nous est offerte par l’Esprit-Saint pour nous transformer afin de vivre à sa manière.

 

L'Esprit de force

Après avoir fait fouetter les Apôtres, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.

 

Pendant le chemin catéchuménal, il y a un moment où la suite du Christ paraît très difficile. N’apparaissent que les exigences et la radicalité de l’Evangile. Le don de force qui est donné par une onction avant le baptême vient nous ceinturer pour libérer le terrain de notre cœur, le libérer de la torpeur, des incertitudes et de toutes les craintes qui peuvent le freiner pour l’amener « AILLEURS », là où domine l’audace.

L’Esprit de Force est venu me remuer lorsque la Parole du Seigneur m’a semblée difficile à vivre avec authenticité, lorsqu’elle m’a paru en contradiction avec certaines situations de qui impliquent ma vie et celle de mes proches.

L’apôtre Paul a dit : « Je puis tout en celui qui me rend fort » (Ph 4,13).
Lorsque nous affrontons la vie ordinaire, lorsque surgissent des difficultés, souvenons-nous en : « Je puis tout en celui qui me rend fort ».
Le Seigneur donne toujours la force, il ne nous en prive pas.
Il est toujours avec nous. « Je puis tout en celui qui me rend fort ».

 

 

Psaume

L'Esprit de science

Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi ;
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce !

 

Je ne vais pas vous parler ici de la science qui nous permet de connaître la réalité qui nous entoure et de découvrir les lois qui régissent la nature et l’univers.
Mais de ce don particulier qui nous porte à saisir, à travers la création, la grandeur et l’amour de Dieu et sa relation profonde avec toutes les créatures.

Le premier chapitre de la Genèse, au tout début de la Bible, met en évidence le fait que Dieu se complaît dans sa création, soulignant à plusieurs reprises la beauté et la bonté de toute chose. À la fin de chaque jour, il est écrit : « Dieu vit que cela était bon ».
Si Dieu voit que la création est bonne, est belle, moi aussi je dois prendre cette attitude et voir que la création est bonne et belle. Voilà le don de science qui me fait voir cette beauté.

Lorsque mes yeux sont aveuglés par les mauvaises nouvelles du monde, ce don me conduit « AILLEURS », là où se renouvelle ma capacité à m’émerveiller.

 

Deuxième lecture

L’esprit de Crainte

« Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange. »

 

La crainte : Drôle de mot… Il ne signifie évidemment pas avoir peur de Dieu : nous savons bien que Dieu est Père, et qu’il nous aime et veut notre salut, et qu’il pardonne toujours, toujours ; c’est pourquoi il n’y a pas de raison d’avoir peur de lui !
La crainte de Dieu, en revanche, est un don de l’Esprit qui nous rappelle combien nous sommes petits devant Dieu et devant son amour. Il nous pousse à l’admiration, à l’adoration devant sa grandeur. En lui, nous sommes conquis par le Seigneur

S’il est si grand, je peux m’abandonner dans sa bonté, dans sa consolation et sa paix. Il maide à me voir tels que je suis, à déposer toutes mes préoccupations et mes attentes en Dieu et à me sentir enveloppé et soutenu par sa chaleur et sa protection, exactement comme un petit enfant avec ses parents !

Lorsque je me regarde trop, ce don me conduit « AILLEURS », me faisant chanter le psaume 34 : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. L'ange du Seigneur campe à l'entour pour libérer ceux qui le craignent. » (vv.7-8).

 

Evangile

L'Esprit d'intelligence

Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.

 

Notre intelligence nous permet de comprendre le monde. Mais il nous faut aller au-delà de l’aspect extérieur de la réalité et scruter les profondeurs de la pensée de Dieu et de son dessein de salut.

Comme le suggère le mot lui-même, l’intelligence permet de « intus legere », c’est-à-dire de « lire à l’intérieur ». Le don d’intelligence nous fait comprendre les choses comme Dieu les comprend, avec l’intelligence de Dieu.

Jésus lui-même l’a dit à ses disciples : « je vous enverrai l’Esprit-Saint et il vous fera comprendre tout ce que je vous ai enseigné. »

Lorsque nous nous arrêtons à la surface des choses, l’Esprit nous conduit « AILLEURS » par une plus grande compréhension des enseignements de Jésus, de sa Parole et de l’Évangile.

 

L'Esprit de conseil

Un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu.

 

Dans la vie quotidienne, il faut souvent faire des choix, des choix plus ou moins importants. Il est bien qu’ils soient « conseillés » par l’Evangile.

Le don de conseil me permet de comprendre la manière juste de parler et de me comporter. Car il rend notre conscience capable de faire un choix concret en communion avec Dieu, selon la logique de Jésus et de son Évangile. De cette façon, l’Esprit me fait grandir intérieurement, il me fait grandir positivement, il me fait grandir dans la communauté et maide à ne pas être à la merci de mon égoïsme et de mes façons de voir.

Lorsque je n’arrive pas à prendre une décision, l’Esprit ne ceinture pour aller « AILLEURS », là où son conseil m’apaise. Je peux alors prier le psaume 16 : « Je bénis le Seigneur qui me conseille : même la nuit mon cœur m'avertit. Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable. » (vv.7-8).

 

Notre Père et Signe de Paix

L'Esprit de Piété

 

Nous dire « Enfants, Fils et Filles de Dieu » et accepter de l’être est une attitude spirituelle exigeante. Car c’est affirmer que nous avons un lien de dépendance avec Dieu.

Le don de Piété m’aide à tisser un lien d’amour avec le Père céleste. Dans la lettre aux Romains, Paul affirme : « Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Aussi bien n’avez-vous pas reçu un esprit d’esclaves pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier : Abba ! Père ! » (Rm 8,14-15).

Le don de piété signifie aussi que nous sommes tous frères et sœurs. Il me rend capables de me réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, d’être proche de celui qui est seul ou angoissé, de corriger celui qui est dans l’erreur, de consoler celui qui est affligé, d’accueillir et de secourir celui qui est dans le besoin.
Il y a un rapport très étroit entre le don de piété et la douceur. Le don de piété que nous donne l’Esprit-Saint nous rend doux, nous rend tranquilles, patients, en paix avec Dieu, au service des autres avec douceur.

Lorsque la fraternité s’éloigne de mes pensées, l’Esprit me conduit « AILLEURS », là où nous sommes UN comme le Père et le Fils sont UN