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Frédéric Marlière

« Faites ceci en mémoire de moi. » Ce que doit faire le fidèle, c’est vivre son propre sacerdoce : célébrer l’Eucharistie sur le monde, dans le monde, « sur le tas », si l’on peut dire ; y assurer la collecte, en faire l’oblation et la consécration ; y porter et réaliser la communion, en y diffusant la Présence réelle par son témoignage, selon l’éloquente Epitre de St Jacques.
La collecte, en vue de l’oblation, implique qu’on se souvienne que si chacun est unique, aux yeux du Seigneur, c’est à condition d’être « tout à tous ». Il nous veut « parmi les siens », occupés à recueillir leurs peines, leurs joies et leurs misères, à porter fraternellement le poids de leurs épreuves et à partager, à secourir et à soutenir : « Venez à moi, vous tous qui êtes accablés. » C’est cette collecte qu’il veut comme oblats, pour la consacrer et en faire sa « Présence réelle » dans le monde, car il veut demeurer parmi « les siens », épouser leur vie, et nous sommes « les amis de l’Epoux ».
Dans la célébration eucharistique, les mains pleines de ces oblats, nous consacrons le monde de nos frères sur la patène du célébrant. Nous recevons alors, en communion, ce monde de l’Histoire, transfiguré par la Présence du Seigneur ressuscité : « Ceci est mon corps, mon sang… Faites ceci en mémoire de moi. »
Il nous reste à retourner chez nos frères, aux lieux mêmes de notre collecte, pour y « diffuser », pas notre joie pascale, la Présence réelle reçue en Eucharistie.