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Mgr Pierre Claverie

Et donc la seule chose importante dans cet état, c’est de prendre sa vie à bras-le-corps, telle qu’elle est, pour essayer de lui donner un sens et une fécondité ; autrement dit, de tout transformer en amour, tout transformer en don de la vie ou en communication de la vie ou en libération par l’amour.
Mais il y a plusieurs manières de donner sa vie. Il y a le martyre rouge (le martyre sanglant) et ce que Don Helder Camara appelle le "martyre blanc". Le martyre blanc, c’est ce qu’on essaie de vivre tous les jours, c’est-à-dire ce don de sa vie goutte à goutte dans un regard, une présence, un sourire, une attention, un service, un travail, dans toutes sortes de choses qui font qu’un peu de la vie qui nous habite est partagée, donnée, livrée. C’est là que la disponibilité et l’abandon tiennent lieu de martyre, tiennent lieu d’immolation. Ne pas retenir sa vie.