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Agathe Brossé

Lorsqu’une personne frappe à la porte d’une paroisse. Elle devrait s’entendre dire : « Qu’est-ce que vous voulez que nous fassions avec vous ? ». Une possibilité de compagnonnage s’entrouvre. Elle fait corps avec l’emploi de la préposition « avec » substituée à celle de « pour ». Elle met en situation de parité qui favorise, au fil du temps, la venue d’une parole vraie où chacun enfante l’autre à son identité propre, dans le respect et la confiance. L’élémentaire du compagnonnage s’y exprime dans une acceptation mutuelle de faire chemin ensemble.

La situation de l’accueil pastoral permet de préciser la connivence entre compagnonnage et engendrement. Une posture de compagnon ne donne pas priorité à la célébration à préparer, au rassemblement à organiser, même si ces choses seront accomplies s’il apparaît qu’elles doivent l’être. Se situer en compagnon fait sortir de la logique de l’offre et de la demande et entrer dans celle d’une hospitalité réciproque. Il n’y a plus quelqu’un qui cherche, dans l’arsenal des propositions multiples, ce qui convient le mieux à la demande, et qu’il faut faire accepter et comprendre au demandeur. Il y a des êtres humains, dont le face à face initial peut devenir un côte à côte, de sorte que s’instaure une familiarité mutuelle à l’univers de chacun. Alors, sur fond d’horizon commun, dans l’évènement de la rencontre et de la relation, prend corps une expérience partagée, s’invente un chemin de sens où chacun peut reconnaître et accueillir une vie qui surgit, une histoire qui s’élabore, une identité qui vient au jour, surcroît d’humanité qui s’apparente au courage d’être et à cette foi élémentaire qui renouvelle la vie.